P A R   R É G I S   P .   -  1 9 . 0 2 . 2 0 2 4

Ce groupe, je l'ai découvert très récemment et je peux d'ores et déjà vous assurer que j'adore ses sons, ses harmonies, ses ambiances tantôt énergiques tantôt mélancoliques et surtout... cela fait tant de bien de retrouver du rock pourvu de notre mirifique langue de Molière, le tout agrémenté de musiques ô combien entraînantes !

En premier lieu, je tiens à adresser au nom de la rédaction de notre magazine digital, un grand Merci à Maxime de nous avoir accordé cette nouvelle interview muni d'une grande simplicité et d'une passion dévorante pour la musique qui transparaît dans chacune de ses réponses. Encore merci !

Pourriez-vous nous décrire l'univers artistique de Cent Détresses ?

Cent Détresses c'est avant tout un groupe de passionnés de la musique et dont l'identité visuelle est étroitement liée à l'univers de la mer, puisque le groupe baigne dans une région bretonne, précisément à Vannes, ville bordée par bon nombres de paysages où la mer est omniprésente. Si l'univers marin est fortement présent dans chacune de nos compositions, le phare , quant à lui, en est son point d'orgue, son élément central où vivent, sonnent et résonnent ces éléments maritimes ( les bouées, les gilets, les naufragés ) qui se dégagent de notre musique mais aussi de nos ambiances scéniques.

Musicalement, nous oscillons entre rock français et post-rock avec certains titres en grande partie instrumentale, telle une musique de film où la guitare prédomine. Nous évitons autant que possible la version classique couplets/refrains et optons davantage pour une musique en déstructuration, voguant vers sa propre identité.

Mais, au fait, d'où provient le nom de votre groupe ? Fait-il référence à une anecdote particulière ?

Il n'est pas rare que l'on nous interroge à ce sujet et, effectivement, le nom de notre groupe découle de plusieurs anecdotes. De prime abord, je vais évoquer le terme «  détresse «  qui, outre le fait qu'il est associé à l'univers maritime, fait référence à mon grand-père qui fut l'inventeur des lumières de détresse sur les gilets de sauvetage et, plus tristement, mon propre père était marin et un jour son bateau a coulé et il alors perdu huit membres de son équipage tandis que sa vie fut sauve grâce à une bouée de détresse. Ce terme possède donc une grande symbolique pour l'homme que je suis et il était incontournable de rendre hommage à mes aïeux avec celui-ci.

Pour ce qui est du terme «  cent « , il possède moult significations que chacun peut trouver à sa guise de par ses multiples orthographies : 100 le nombre, mais aussi sans, s'en ou encore... sang ! Tout est question d'interprétation. Pour ma part, je suis partisan de la théorie du nombre dans la multitude de détresses au quotidien. 

Pour ce qui est de la composition actuelle du groupe, nous avons le batteur Kévin Ruelle qui est un ancien du Bagad de Lann-Bihoué à l'influence jazz et qui est par ailleurs intermittent du spectacle. Il est donc le seul parmi nous quatre à vivre de samusique. Ensuite c'est Maël Pelhate, qui nous accompagne à la guitare avec un style très proche de Led Zeppelin. Sébastien Desclaus quant à lui, spécialisé sur l'univers du métal, officie à la basse et de mon côté, Maxime Leaute, je compose les textes, je chante et je m'accompagne également à la guitare. Avec nos quatre univers variés, nous créons notre propre univers artistique, notre identité.

Quelles sont vos inspirations musicales, qu'elles soient actuelles ou plus anciennes ?

Notre groupe vogue vers des styles relativement distincts : du métal ou rock, en passant par la chanson française, le jazz ou encore l'instrumental. Chaque membre possède son propre crédo musical, qu'il influe sur le groupe et cela donne alors un ensemble varié, ecclectique et donc qui résonne de façon atypique.

Pour ce qui est des influences musicales que je pourrais vous citer, nous n'avons pas le sentiment d'être similaire à un groupe bien connu du grand public mais je dirais qu'il existe malgré tout des morceaux qui possèdent une énergie semblable à celle du groupe Placebo, d'autres à celle de Muse et nous pouvons aussi nous rapprocher, de part notre parti pris à faire du rock français, au groupe Noir Désir de par son énergie parfois sombre et munie de textes profonds.

Quels sont les thèmes, les sujets, qui vous inspirent ? Ceux que vous souhaitez aborder dans vos compositions ?

Nous abordons régulièrement des sujets dits subjectifs, tels des prises de conscience, des opinions divergentes, des invitations aux débats sans réels partis pris, l'idée étant que les gens puisent s'en imprégner, puissent tout simplement se poser des questions car nous ne partons pas du principe que nous possédons la moindre réponse aux questionnements d'autrui.

Notre musique ne se veut pas engagée mais plutôt engageante, elle est principalement constituée de moments de vie, de faits, qu'ils soient d'actualité ou historiques. En somme, nous proclamons au travers de nos textes «  voilà ce qu'il se passe. Et vous, qu'est-ce que cela vous inspire ? « . Je dirais que notre musique amène à réflexion sans l'imposer. Chaque écoute demeure personnelle et indépendante.

L'enregistrement de notre album fut très professionnel dans un studio de Bruxelles. Nous y avons mis toute notre énergie et notre passion car nous savions pertinemment que c'était LE virage de notre groupe.

Nous avons également accordé une importance toute particulière à chaque détail, notamment pour les parties visuelles ( clips ou pochettes ) afin de faire écho entre l'ambiance de nos textes afin qu'il y ait comme un fil conducteur, un lien qui unit l'ensemble. Nous avons également travaillé en étroite collaboration avec un dresseur d'oiseaux, ces derniers étant très présents dans nos divers clips.

Nous distinguons plusieurs environnements et lieux distincts dans vos clips. Où ont-ils été tournés ?

Globalement, tous nos clips sont tournés en bord de mer puisqu'il s'agit de la quintessence de notre identité musicale. Et nous tachons, autant que faire ce peu, de changer de ville à chaque clip afin de changer d'ambiance entre chaque titre. Nous avons notamment tourné à Moelan-sur-Mer, plus précisément sur la plage de Trenez, à Carnac aux abords des très reconnaissables menhirs, dans le Golfe du Morbihan, à Saint-Nazaire sur la plage personnelle de Nicolas Hulot ( à Saint-Marc-sur-Mer ), dans un collège de Ploërmel ou encore dans l'enceinte du phare de l'Ile Vierge ainsi que sur Vannes, lieu d'ancrage de notre groupe.

Une autre chose m'a interpellé : les visuels promotionnels de vos titres. Comment choisissez-vous les graphismes, l'ambiance, etc... ?

Pour tout ce qui a trait aux visuels des pochettes d'albums, nous avons fait appel à un graphiste qui, muni d'un cahier des charges général et notamment d'éléments concrets, tel un champ lexical, pour chacun de nos titres, crée lui-même une ambiance générale, un univers avec toujours ces représentations majeures autour du calme et de la tempête, la mer ainsi que l'aspect déstructuré de nos morceaux.

Votre album «  Terre Amère «  est sorti le 24 Novembre dernier dans les bacs. Quel est votre programme dorénavant ?

Depuis la sortie de notre album, nous couvrons quelques interviews et surtout nous nous attelons à la recherche de salles de concerts où se produire. Parallèlement, nous sommes également en recherche d'un tourneur qui nous accompagnerait dans l'optique d'une tournée, ainsi que d'un label. Pour l'heure, au mois d'Avril prochain, nous prendrons part à une Realise-party dans un cinéma qui projettera en première partie de soirée l'intégralité de nos clips récents avant d'enclencher le concert. En outre, nous participerons à plusieurs concerts : le 9 Mars et le 10 Mai pour des cafés-concerts à Ploërmel mais aussi dans le cadre d'un festival baptisé «  Rock à Guili «  le 25 Mai à proximité de Quimperlé. 

Je dirais assez spontanément... que notre musique est ambiante : à la fois calme et tempétueuse. A l'image de notre groupe.

Quelle est votre actualité ? Des projets scéniques, des concerts, autres ?

Un clip, issu d'un titre d'ores et déjà présent sur notre album «  Terre Amère « , sortira en Mars prochain. Notre objectif est très simple : nous voulons faire vivre celui-ci au maximum, nous faire connaître auprès du plus large public ainsi que par les programmateurs de salles et nous n'envisageons pas de reprendre le chemin des studios dans l'immédiat. Nous voulons plus que tout autre chose valoriser le travail effectué. 

Comme le veut désormais la tradition, je vous laisse le mot de la fin pour transmettre un mot à votre public.

Eh bien, pour clôturer cette très sympathique entrevue, je souhaiterai exprimer, au nom de notre groupe, l'importance qu'accorde celui-ci à chaque pan de notre musique, des arrangements instrumentaux au texte, en passant par les visuels d'album ou encore la beauté des lieux de tournage des clips. Tout est important à nos yeux car il s'agit d'un package esthétique qui vise à sublimer notre identité artistique.

Découvrez toute l'actualité de Cent Détresses sur leur site officiel : https://centdetresses.com/