🎶 MUSIQUE I PRIMATES, UN COLLECTIF DE TALENTS.


PAR RÉGIS PENHOËT  -  02.10.2023

''Primates, que je préfère qualifier de ''collectif artistique'', est né dans la région rennaise existe maintenant depuis 2019 (...)
''Primates, que je préfère qualifier de ''collectif artistique'', est né dans la région rennaise existe maintenant depuis 2019 (...)
(c) Facebook weareprimatesmusic
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Bonjour et tout d'abord merci à vous d'avoir accepté de vous prêter au jeu de l'interview pour notre magazine, interview qui tombe à point nommé si j'ose dire, lors d'une journée symbolique, à savoir le Vendredi 22 Septembre, date de la sortie officielle de votre nouveau single, (vous pardonnerez mon accent anglophone plus qu'approximatif), ''Tell Me All About It'' . Pouvez-vous nous décrire ce morceau ?

 

PRIMATES : Ce nouveau titre, que j'affectionne tout particulièrement, parle d'amitié au sens intimiste du terme, et plus largement de la responsabilité amicale, d'un point de vue forcément subjectif, insiste sur le fait que l'on peut vite éprouver la sensation d'être seul même lorsque l'on est entouré d'amis lorsque l'on traverse des étapes douloureuses dans sa vie. On peut alors faire porter, inconsciemment, le poids de sa propre guérison émotionnelle sur ses proches. Alors que d'un point de vue externe, ce qu'essaie d'aborder ce titre, face à un ami qui va mal, hormis sa présence et son écoute, on ne peut pas l'aider sur le long terme. C'est à lui et à lui seul d'entreprendre cette démarche vers la guérison, un rétablissement qui ne peut se faire que lorsque l'on a décidé par des motivations personnelles.

 

Peut-on, sans trop en dévoiler, affirmer que ce texte se trouve un tantinet plus sombre que les précédents ?

 

PRIMATES : Je ne peux qu'abonder dans votre sens. ''Tell Me All About It'' nous entraîne dans les errances d'un homme tourmenté par la solitude. Désireux de nouer le contact, puis systématiquement rejeté, les rencontres qui ponctuent sa journée nous permettent de mesurer l'étendue effective de cette solitude, sous sa seule interprétation. Sa cagoule représente alors son enfermement psychologique, sa personne emmurée à l'idée d'être enfin compris, accepté. Au lendemain de nombreux excès, l'homme semble prendre conscience que le changement ne dépend nullement des autres mais de lui.

 

Comment s'est passé le tournage de ce clip, plutôt évocateur et envoûtant ?

 

PRIMATES : Il s'agit d'un clip co-réalisé entre Primates et A+C, un couple de photographes bretons. L'histoire est partie d'un storyboard dessiné plus d'un an, et l'esthétique ''photo POV''  fut judicieusement suggéré par Arthur et Cloé ( A+C ), ce qui a donné naissance à cette collaboration artistique. Nous voulions que le clip prenne place à Bruxelles car l'architecture y est très singulière, avec un style proche de l'anglo-saxon qui se distingue d'autres villes francophones. Et l'idée majeure fut de d'utiliser le procédé de la photo rafale pour placer directement le spectateur dans la tête du personnage, en mode immersif pour créer davantage de sensations personnelles.


Une musique aux sonorités qui rappellent bien des souvenirs...


(c) jardinmoderne.org
(c) jardinmoderne.org

Dans ce titre très rythmé, on y ressent de fortes inspirations R'n'B américain, dans la veine d'artistes du début des années 2000 tels que Justin Timberlake ou Usher. Là où dans les sonorités issues de vos précédents morceaux, on pourrait davantage les associer à des groupes de pop-rock américains tels que Green Day ou Bowling For Soup.

 

Peut-on supputer que ces derniers sont un condensé de vos inspirations musicales ?

 

PRIMATES : Eh bien, en premier lieu, j'avoue être surpris car c'est la première fois que l'on fait une corrélation entre l'un de nos titres et le groupe Green Day, que j'ai longuement écouté durant mes années collège.

Pour les comparaisons, de façon plus générale, j'éprouve des difficultés à me référer à d'autres artistes ou bien à m'en influencer pour créer mes propres compositions. En revanche, on me dit très souvent que mes musiques, que ce soit par l'énergie véhiculée ou par leurs rythmiques, rappelent bien des artistes et groupes du début du vingt-et-unième siècle et j'en ai conclu que c'était somme toute logique puisque c'est la musique qui m'a bercé durant mon adolescence, lorsque j'ai fait de ma passion de la musique une priorité dans vie, d'où ce sentiment de nostalgie permanente qui émane de cette période charnière pour moi au travers des mélodies.

 

À l'heure actuelle, de quel(s) artiste(s) vous sentez-vous le plus proche dans votre courant musical ?

 

PRIMATES : Je dirais tout simplement... mes potes ! Mes potes musiciens qui collaborent à mes côtés. Je vous citerai la très talentueuse artiste parisienne Astron, Clarens avec qui j'ai eu l'opportunité de cop-produire des morceaux dont un featuring se trouvant sur notre album, ou encore l'incroyable artiste sénégalais Noumoucounda Cissoko, qui ne quitte jamais son kora, instrument de prédilection ayant des sonorités proches de la guitare et la harpe. Mais si je devais citer des artistes mainstream dont je me sens relativement proche musicalement parlant, je vous dirais sans hésiter... The Weeknd et Blood Orange.

 

Parlez-nous de la naissance de votre groupe ''Primates''.

 

PRIMATES : Primates, que je préfère qualifier de ''collectif artistique'', est né dans la région rennaise existe maintenant depuis 2019 et a fait ses premières armes d'enregistrement peu de temps avant le premier confinement. J'avais déjà commencé à écrire des morceaux au sein du groupe ''Juvénile'' puis j'ai rejoint cette équipe constituée exclusivement de proches, qu'isl soient d'ordre familial ou amical. Nous avons décidé d'un commun accord de commencer par concevoir un album pour bien se développer artistiquement vu qu'à ce moment-là, le monde était, comme qui dirait, en pause.

 

C'est un travail collaboratif qui réunit des musiciens, des compositeurs, mais aussi un dessinateur (qui n'est autre que mon grand frère) ainsi que des danseurs (pour agrémenter nos clips). Je trouve particulièrement stimulant d'avoir moult artistes qui gravitent autour d'un projet commun et qui apporte chacun leur pierre à l'édifice. Cela crée une forte dynamique sans la moindre hiérarchie et ça, c'est vraiment le fondement d'une équipe, d'un collectif, à mon sens.


Un collectif artistique avant tout


(c) musiquesactuelles.bzh
(c) musiquesactuelles.bzh

Quel est le ou quels sont les messages que vous souhaitez véhiculer au travers de votre musique ?

 

PRIMATES : Primates peut se définir, même si le terme peut sembler légèrement pesant, comme un projet «  éco-sensible «. Il est emprunt d'un univers R'n'B relativement dystopique. On y évoque une lente et hypothétique fin du monde due à la gestion de l'environnement mais aussi une remise en question plus personnelle, plus individuelle sur notre rapport à soi, à notre âge, à l'autre, au deuil, à l'amitié.

 

S'il est un sujet que je n'aborde pas spécifiquement dans mes textes, c'est celui des relations sentimentales. Non pas que j'y sois insensible, mais j'avoue que tellement de groupes et d'artistes le traitent si bien que je ne ressens pas le besoin de m'y étendre et j'opte pour me concentrer sur d'autres sujets qui me touchent davantage.

 

Notre album, qui sort le 27 Octobre prochain, aborde énormément notre impact et celui de l'être humain sur notre environnement, alors oui, j'ose penser que notre musique possède quelques précieux messages à faire passer.

 

Comment vous est venue, à titre personnel, l'envie de vous consacrer à la musique ?

 

PRIMATES : Au plus loin que je m'en rappelle, j'ai dû commencer à m'y atteler vers l'âge de quinze ans. L'univers artistique m'a toujours fasciné, et lorsque j'ai découvert les talents de dessinateur de mon grand frère, j'ai compris qu'il faudrait nécessairement que je me tourne vers une autre voie, que je déniche ma propre corde à faire figurer sur mon arc, et c'est là que j'ai commencé à gratouiller ma première guitare. J'ai poursuivi dans cette direction en montant des groupes de musique, d'abord en fin de collège, puis lors de mes années lycée, et encore plus tardivement avec l'artiste Clarens au clavier dans des groupes tantôt rock, tantôt métal avant de rejoindre le groupe Juvénile, qui lui possède plutôt des résonances électro-pop voire new-disco. Je crois que l'on peut qualifier mon parcours artistique de chemin éclectique et que je suis un véritable touche-à-tout !

 

Petit jeu pour se détendre : pouvez-vous me transmettre trois adjectifs pour définir votre musique ?

 

PRIMATES : Je dirai... ensoleillée, nostalgique et.... fédératrice.

 

Vous avez évoqué tout à l'heure le travail d'un collectif artistique. Vos compositions, elles, sont-elles issues d'un travail en commun on sont-elles plus personnelles et issues de votre seule plume ?

 

PRIMATES : Disons qu'environ 70 % des textes de Primates sont composés par moi-même, deux titres ont été réalisés par Clarens et d'autres par un copain qui est venu gratter sa guitare pour l'occasion. Quant aux featurings présents sur notre album, ils sont intégralement écrits par les artistes collaborateurs qui viennent avec leurs propres textes. 


Des valeurs humaines et universelles véhiculées...


(c) Facebook weareprimatesmusic
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Votre collectif est basé sur la région rennaise. Vous arrive-t'il d'effectuer des prestations scéniques dans le bassin finistérien ? Auquel cas nous serons plus que ravis de relayer l'information et / ou de couvrir l'événement.

 

PRIMATES : Cela ne nous a pas encore été proposé mais ce serait un immense honneur de parcourir la Bretagne à la rencontre du public. Pour l'heure, nous jouons à Rennes le 12 Octobre prochain aux Jardins Modernes et le 21 Décembre prochain à la Nouvelle Vague à Saint-Malo.

 

Vos clips se montrent ô combien atypiques et possédant tous une identité artistique qui leur est propre. Quelles sont les idéologies que vous souhaitez mettre en avant dans ces derniers ?

 

PRIMATES : Il est vrai que l'ambiance de chacun de nos clips est distincte et caractérise le thème de la chanson de façon très imagée. L'idée de notre premier clip, «  Stick Together « , c'est mon meilleur ami qui en est intégralement à l'origine et a été tourné à Belgrade en Serbie avec une imagerie très utopique avec deux personnages, qui semblent errer dans une ville fantôme avec des combinaisons d'astronautes.

 

Pour l'élaboration du second clip, « Ins & Outs , on a fait appel aux deux mêmes artistes danseurs, censément les deux mêmes protagonistes, car on trouvait plus intéressant de valoriser la chorégraphie de deux beaux danseurs que de mettre l'accent sur nos visages de musiciens.

 

Le troisième clip ''Teamwork'', totalement réalisé sous forme de dessin animé, c'est mon grand frère illustrateur qui l'a concocté, ce qui ereprésente une immense fierté pour moi. Cela représente mon idéal artistique : travailler entouré de la famille et des amis qui, chacun selon leurs compétences, agrémentent un art collectif. Par la suite, nos clips ont fini par dévoiler notre identité physique, même si nous tâchons toujours d'être affublés de casquettes, de cagoules ou de chapeaux pour dissimuler plus ou moins notre visage.

 

Quid de vos projets futurs pour les mois à venir ?

 

PRIMATES : Outre la sortie de notre premier album prévu pour le 27 Octobre prochain et toute la promotion qu'il faudra entreprendre autour, nous prévoyons de partir dans le Sud de la France pour le tournage d'un prochain clip, deux concerts sont donc en prévision et un retour en studio possible pour la fin de l'année, bien que nous possédons d'ores et déjà plusieurs titres pour envisager la sortie d'un prochain EP. A voir !

 

Un mot à adresser à nos lecteurs ?

 

PRIMATES : Eh bien... tout d'abord de continuer à vous lire ! Et je les invite à aller écouter notre album et de se faire leur propre opinion et, plus globalement, de soutenir auto-produits qui en ont tant besoin. Et d'un point de vue plus idéaliste, je dirai.... de faire attention à eux bien sûr mais aussi au monde qui les entoure ainsi qu'à notre belle planète.



Un grand Merci à Thomas, du groupe Primates, de nous avoir accordé ce moment de confidences artistiques en toute convivialité. Ne me reste qu'à vous inviter à découvrir par vous-même, l'univers éclectique de ce groupe qui transporte avec lui bien des idéologies qui font plaisir à écouter : l'amitié, la solidarité, le bien-être de l'humain mais aussi de notre planète, le tout dans des sonorités alliant la pop et le rock, toute cette musicalité étant empreinte d'une certaine nostalgie car elle nous ramène au début des années 2000, alors que les messages véhiculés dans les textes sont quant à eux intemporels.