🎵 MUSIQUE I L'ODYSSÉE 90 DE SHAKER ! 


PAR PEGGY VERRIER & RÉGIS PENHOËT - 18.09.2023

Prêts pour un retour aux années 90 ? C'était le thème choisi pour entrer dans ce début d'été, à la bonne heure !
Prêts pour un retour aux années 90 ? C'était le thème choisi pour entrer dans ce début d'été, à la bonne heure !

C'est la seconde année consécutive que Kactus répond à l'appel de Shaker, cette association visant à animer le Pays Bigouden. On se souvient encore des dernières ÉlectrOlympiades, son dancefloor géant et ce pari osé de faire danser durant de 48 H non stop ! Ses animations toutes plus délirantes les unes que les autres, ses concerts de rock alternatifs qui avaient - je dois dire - éveillé quelques souvenirs.

 

Cela vous vexe, si j'évoque "C'est toi que je t'aime", d'un certain trio d'humoristes ? Oh, cela me surprendrait de votre part ! L'humour ne manque pas, chez Shaker, les idées non plus. Mais, derrière ce moment de délire, une organisation parfaite !



Prêts pour un retour aux années 90 ?

C'était le thème choisi pour entrer dans ce début d'été, à la bonne heure ! 


Les années 90, si je me souviens ! Toute ma jeunesse. L'approche des années 2000, et l'air de rien, un tournant crucial.

 

L'entrée en douceur dans l'époque que nous vivons, avec ses "bons", et "ses moins bons".

 

On entre dans le modernisme, un fort engouement pour les nouvelles technologies, celles dont on ne saurait aujourd'hui se passer, et qui pourtant, parfois, nous donne quelques regrets. 

(c) Shaker
(c) Shaker

Prouesse sonore, mais, à défaut, la poésie se perd un peu.

 

Toucher, émouvoir, en s'épanchant sur sa vie sentimentale, son mal de vivre... exit.

 

Le son est si présent que ce serait limite gâchis, pas vrai ? Non, ce que l'on cherche, c'est plutôt l'effervescence ! 

 

Le moove, cette sensation que je qualifierais (pour ma part) de plaisir solitaire.

 

Pour mieux sentir, vibrer, j'ai besoin d'être "dans ma bulle", regard perdu dans les stroboscopes.

 

On danse ensemble, mais chacun dans son trip.

Pur délice de l'expression corporelle.

(c) Pierre Alexandre COIC
(c) Pierre Alexandre COIC

La musique n'échappe pas à ce phénomène. Des sons à la fois enivrants et entêtants sortent de la boîte, ce sont les années Dance No Limit'. Dance, house, techno. Tout le talent d'un compositeur pour arranger, mixer, trafiquer tout ça et sortir ce titre qui déchaînera les foules. On ne résiste pas, à l'appel du dancefloor !


Celui qui en parle le mieux aujourd'hui, et non sans humour, serait peut-être Stromae, dans cette fameuse "leçon" à Jamel Debbouze (ou ici, plutôt l'inverse). Un son de chien kabyle ! "Alors, on danse"

(c) Pierre Alexandre COIC
(c) Pierre Alexandre COIC


Pour reprendre les termes d'une amie lors d'une soirée back 90", c'est jouissif ! Les danses de couple se "ringardisent" au profit de l'éclate, elles sont délaissées, accusées de  briser l'ambiance. Mais alors, comment rapprocher les gens ?

A l'époque des slows, c'était on ne peut plus clair, "tu danses ?" 


Si les années 80 nous réunissaient encore il y a peu devant Champs Elysées... Là, c'est un peu la rupture, avec les parents. Heureusement, le mot d'ordre, à la maison, c'est "profite" ! Niveau sorties, c'est quartier libre, et bientôt, discothèque chaque samedi soir. Les années 90, pour moi, riment avec bonheur ! Alors, je ne résiste pas, à cet appel de Shaker, je n'y vais pas, j'y cours ! 

 

 

SELON PEGGY


Dimanche 28 mai, 15h. Espace Raphalen, à Plonéour Lanvern. Sous un soleil radieux, le site est encore relativement calme. Je me surprends même que tout le monde ne soit à la plage, par ce temps. En bonne épicurienne, je jette un oeil aux stands buvette, restauration, et profite du calme pour me procurer des jetons tant que les files sont encore fluides.

 

Il y a tout ce qu'il faut ! Espace bar, burgers frites, gaufres, milk shakes, un espace animé par Radio Nebula : c'est ici aussi qu'a été installé le stand Arcades !

 

(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker

Street Fighter, Mario Bros, ou encore Mortal Combat, à vos manettes, on vous invite ! Alors, les enfants, vous en dites quoi, des tous premiers jeux vidéo.

 

Ma foi, ça ne semble pas déplaire. 
Il fait chaud, sur le site ! Alors, on a pensé jeux gonflables aquatiques ! Ca déambule en maillot de bain chez les bambins. 


Premier stand qui m'attire comme un aimant, la friperie ! Les fringues, cette folie. Mais aussi cette curiosité, cette envie de farfouiller et se souvenir : on portait quoi, dans les années 90 ? Tee-shirts amples, épaule dégagée, colorés, flashi. Oh, à croquer, ce motif Donald Duck. On entre dans la cour des grands, certes, mais, visiblement, ne veut pas en perdre son âme d'enfant ! L'adulescence, tant de souvenirs émergent ! Des coupes amples, du jean à foison, "sale", délavé, pattes retroussées. Sportswear, salopettes en velours, bretelle relâchée, le mot d'ordre était peut-être confort ?

 

A la limite de la "négligence", cool, quoi. Pour bouger, danser, et se fondre dans la masse. Fusion des genres, on pique volontiers le survet' ou la chemise du frangin, vive l'uniformité. L'influence des séries américaines aussi. Casquettes, bandanas. Cerise sur le gâteau, un espace essayage aménagé avec un goût ! Ici, sous un ciel bleu, en pleine nature. Miroir entre deux buissons, c'est cozy, hippie, on oublie la "froideur" et le "stress" de nos boutiques habituelles. Je salue au passage les vendeuses de "913 Ensemble", boutique de "seconde main" à Pont l'Abbé avec qui j'ai passé un super moment à essayer, papoter, rêver ! 

Au fond l'artiste graffeur Hoz, en pleine création. Le Street Art. Les Etats-Unis fascinent. 

Et l'ambiance, dans tout ça ?

Tout ce que j'attends d'un événement comme celui-là : je dirai... décomplexée ! On ne se prend clairement pas au sérieux. Du rire, de la déconne ! Cette présence exclusive des membres du "RC bien membré", ça, c'est prometteur ! Des échanges générationnels, dans le respect et la bienveillance. Un son qui déchire et des étoiles plein les yeux. Une touche de poésie, peut-être ? Oui, ils y sont même arrivés.


J'aurais pu vous en écrire une thèse, je préférerai ici vous la décrire en images.


SELON RÉGIS


À mon tour, je vais évoquer une expérience positivement singulière, nécessairement enrichissante et surtout ô combien réjouissante, à savoir ma découverte du festival ''Shaker'', existant depuis 2016, sur mes terres bigoudènes, plus précisément à entre Pont-L'Abbé et Plonéour Lanvern (à noter que je m'y suis rendu durant la journée dominicale, dont le festival se tenait dans un parc sur la commune de Plonéour, mais le Samedi la première partie se déroulait au Triskell de Pont-L'Abbé.)

 

La première chose à déclarer, c'est qu'en m'y rendant et ce cinq minutes avant de découvrir les lieux, je n'avais pas encore la moindre, mais vraiment pas la moindre idée de ce qui m'y attendait.

 

Pour tout vous dire, au vu du visuel d'affiche, je m'étais davantage préparé à un festival uniquement concentré sur la musique électronique (ne me demandez pas pourquoi, à priori seul le titre avec le préfixe ''électro'' m'aura glissé... vers cette fausse route !). Force est de constater, à ma plus grande joie, qu'il n'en fut rien et que les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands pour ravir... petits et grands si j'ose dire !

 

En premier lieu, il revient de saluer Nostradamus qui aura bel et bien acté qu'en cette journée dominicale du joli mois de Mai, le Soleil serait à son zénith et qu'il n'y aurait pas l'ombre d'un cumulus, d'un cumulonimbus ou autre stratos dans les environs célestes. Bref, vous l'aurez saisi, le festival fut agrémenté d'un bleu azuréen et ce toute la journée et ça, dans notre mirifique mais changeante région, c'est d'ores et déjà une première victoire !

 

En revanche, il est important de souligner, même si je ne me réfère à aucun chiffre relatif à la fréquentation de la manifestation durant le week-end, que le festival que l'on peut aussi baptiser ''Back's90'', subissait bon nombre de concurrences ce week-end là : hormis la plage car il faisait un temps merveilleusement ensoleillé (on ne va pas s'en plaindre !) : il y avait la Vie en Reuz à Douarnenez, les Cavalcades de Scaër, le défilé des voitures anciennes à Ergué-Gabéric et même un Troc et Puces organisé sur le parking Leclerc de Pont-L'Abbé. En somme, il y avait de quoi bien éparpiller la population sortante de part et d'autre de la Cornouaille avec un week-end plutôt dense en terme de festivités locales !

 

Parlons désormais du cœur du festival, à savoir son ambiance : en effet, à peine j'y ai foulé mes premiers pas que je me sens emporté dans un ''autre monde''. Il faut dire que que la légèreté de l'ensemble, la qualité des stands proposés (on y reviendra plus tardivement), et surtout le côté joyeux et solaire des différents univers qui se regroupent participent grandement à se sentir confortablement installés dans une bulle, une bulle en apesanteur faite de souvenirs et de découvertes qui s'entremêlent.

 

Côté organisation, on sent que tout est assurément maîtrisé : de l'entrée au parking où des agents bénévoles guident gentiment les visiteurs vers des places vacantes où garer leurs véhicules à l'espace accueil / billetterie qui est également sous contrôle, l'occupation du parc avec ses grands espaces de verdure sont astucieuses et la gestion de la buvette est au diapason avec un service irréprochable, efficace et rapide (avec un système de gobelets en plastique sous consigne dont l'échange de monnaie se situe dans un autre stand prévu à cet effet afin d'éviter une cohue.)

 

La grande buvette est idéalement placée au cœur du terrain (précisément à la croisée de la boucle du huit) et les organisateurs ont bien entendu pensé aux ventres affamés des petits et grands (car il n'y a pas d'âge pour être gourmand !) et ils proposent alors des lichouseries aussi variées que des gaufres, des muffins ou, plus singulier, des pokebawls. Voilà de quoi bien bien se remplir la pense entre deux attractions et autres joyeusetés.

 

Par ailleurs, je remarque l'ingénieuse idée d'éviter la monnaie directe, voire le système de carte bancaire, dans les divers stands, et ce en proposant une « banque virtuelle « qui transforme votre argent en jetons. Cela évite ainsi la valeur pécuniaire, permet de s'imprégner plus encore de l'ambiance féérique et ô combien stylée du festival, et peut même, pour les afficionados des machines à sous ou autres casinos qui tournaient particulièrement bien dans les années 90, leur remémorer des souvenirs de jeunesse. 

(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker
(c) Shaker

 

L'ODYSÉE TEMPORELLE COMMENCE...


(c) Shaker
(c) Shaker

Et puisque l'on évoque les souvenirs, c'est bien en cela que réside le cœur de festival dédié aux années 90 (ou Nineteen's pour les férus de la langue de Shakespeare) : que chacun des festivaliers d'un jour fasse remonter mentalement la machine du temps et puise dans sa boîte à souvenirs.

 

Pour ce faire, moult références sont disséminées ça et là et participent grandement à l'imprégnation dans l'ambiance générale en mode ''flashback intensif''.

 

Dans cette allée qui semble former un huit, peut-être pour imager le grand huit très populaire dans les fêtes foraines des années 90 où pour symboliser l'infini, avec pour principe que chaque mode est un éternel recommencement et finit toujours par revenir un jour... même lointain : j'en veux pour preuve le retour des jeans taille haute pour les demoiselles, les chemises hawaïennes qui reviennent pile-poil cette saison après avoir brillé durant l'été... 2003 ! Soit vingt ans plus tard.

 

Ceci dit entre parenthèses, j'avais conservé les miennes car je pressentais que cette mode allait finir par pointer à nouveau le bout de son museau, et je ne suis pas planté ! Je vais pouvoir les ressortir cet été.... après un bon, bon coup de repassage, depuis le temps ! Et n'omettons pas, pour illustrer notre propos, le succès incontesté des friperies qui arborent bon nombre de vêtements colorés et atypiques des années 60 / 70 que l'on aurait pu croire enterrés à tout jamais !

 

D'ailleurs, parmi les stands se trouvait bel et bien une petite friperie, tenue par deux jeunes très sympathiques qui proposaient un concept plutôt bien adaptés au porte-feuille de chacun : certaines tenues, customisées par l'une d'elles pour les rendre uniques, étaient proposées à de menus tarifs fixes mais d'autres, d'une valeur commerciale plus conséquente, possédaient une grille tarifaire par palier en fonction du budget du client. Chacun pouvant ainsi aisément y trouver son compte, tandis que l'autre demoiselle proposait une location de tenues orginales pour le temps de la soirée qui s'annonçait d'ores et déjà... électrique pour ne pas dire électronique !

 

Mais la pléthore de références dédiés à la période des années 90 ne s'arrête pas là, et il va de soit que même en y étant resté deux bonnes heures et en ayant fait cinq fois le tour, j'ai immanquablement dû passer à côté de beaucoup d'entre elles tant celles-ci ponctuaient chacun des stands ! Des urnes où glisser les mégots de cigarettes à l'effigie des urnes de vote (on pouvait notamment y voir le duel Mittérand/d'Estaing, et ce bien qu'il me semble qu'il date davantage des années 80 !), un stand de bornes de jeux d'arcade composé de trois références du genre : Mortal Kombat, Street Fighter (je me suis essayé mais j'ai lamentablement été vaincu ) ou encore l'illustre Mario Kart (j'aurais préféré tenter celui-ci car ça correspond davantage à mes capacités en terme vidéoludiques...Bref ! ).

 

La voiture du film ''Retour vers le Futur'' , une caravane faisant office de station de radio, une gigantesque machine de bulles à savon (qu'est-ce que c'était drôle de jouer avec ça lorsque nous étions minots !) ou encore le trampoline pour adultes (ou adolescents avertis) avec un système de vélo qui, en étant pédalé, fait tourner une solide barre en mousse au dessus de ce dit-trampoline, obligeant ses participants à effectuer des sauts digne d'une corde à sauter.... ô combien célèbre dans les cours de récré des années 90 !

 

Et puisque l'on aborde les enfants, les espaces jeux dédiés à ces derniers ne manquaient pas, pour le plus grand bonheur des parents qui pouvaient ainsi profiter des lieux, et effectuer ce parcours aux réminiscences, tout en sachant leurs progénitures s'amusant dans des stands sécurisés et.... reflétant le passé de leurs parents : des toboggans, de la mousse, de nombreuses structures en plastique gonflable, une "piscinette ", il y en avait pour tous les goûts et il est évident que les nombreux rires et éclats de joie perçus étaient synonymes d'un pur moment de détente pour tous.

 

Car oui, ce festival se voulait en premier inter-générationnel et la preuve en est que la limite d'âge ne s'arrête pas de 7 à 77 ans, comme le clamait un certain Michel dans les années... 80 si j'ai bonne mémoire, en effet, ce festival rassemblait toutes générations confondues, et c'était particulièrement plaisant à voir.

 

QUELQUES AXES D'AMÉLIORATIONS TOUT DE MÊME...


(c) Pierre Alexandre COIC
(c) Pierre Alexandre COIC

Parmi les quelques points noirs que je pourrais évoquer, mais qui sont indépendants de la volonté des organisateurs, je citerai d'abord la fréquentation qui n'est certainement pas aussi affluente que prévu dans l'après-midi, la faute en majeure partie à un public de passionnés de musique électro qui viendront davantage en soirée se déhancher sur les pistes dansantes, ce qui explique donc que lors de mon passage (entre 17 et 19 heures), celles-ci étaient quasiment désertées et je n'avais pas l'impression que le festival battait son plein.

 

En effet, dans l'après-midi, les gens viennent plutôt pour se retrouver dans un lieu convivial et détendu, en famille, plutôt que pour occuper le dance-floor, mais nul doute que celui-ci fut bondé une fois le soir venu. J'évoquerai aussi cette impression, confortée par des connaissances qui avaient participé aux Electrolympiades de l'année précédente, qu'il y avait nettement moins de stands et que le festival occupait moins d'espace.

 

C'est dommage car on en redemande de cette festivité atypique, au ton naturellement babacool et détendue, et surtout dans laquelle on respire un air frais, une joie de vivre et de penser communicatives ! En tout cas, c'est avec grand plaisir que j'y remettrai les pieds l'an prochain, et cette fois-ci en sachant pertinemment dans quoi je m'engage !

 

Les + :

• Une organisation et une équipe bien coordonnées.

• Une ambiance 90's au top.

• Un sentiment de bien-être et de gaïeté très appréciables.

 

Les - :

• Moins de stands présents par rapport à l'an dernier.

• Prix d'entrée plutôt onéreux (12€ minimum).

• Faible fréquentation de la piste de danse en mi-journée.