SOCIÉTÉ I MON EVEREST (Témoignage)


PAR VIRGINIE V. - 02.01.2023

''Disons que tout avait bien commencé…

On s'est rencontré en boite de nuit, on avait 30 ans : le coup de foudre !

 

Tout est allé très vite. On s'est installé ensemble avec ses deux enfants d'une précédente union.

C'était bien... la Dolce Vita !

 

Je voulais un enfant et la vie nous en a donné deux en même temps ! Cinq ans plus tard...on se séparait…''

 

Et c'est le cri d'un père que je vais vous narrer.

 

 

TOI ET MOI


(c) Détente et Jardin
(c) Détente et Jardin

Comme on pouvait s'en douter, nos fils sont nés prématurément.

A 7 mois et demi de grossesse.

 

Césarienne d'urgence.

 

Les garçons étaient minuscules. 1kl 800 pour l'un, 1kl 600 pour l'autre.

 

On était heureux. C'était très difficile d'aller voir nos petits gars en néo nat tous les jours, : ça nous déchirait le cœur, mais nous avons vite été très optimistes pour leur santé.

 

On avait déjà tout acheté, en double ! Et nous décidons de déménager.

Quatre enfants à la maison, il faut de la place !

 

Les premiers temps, c'était très chouette !

 

Les biberons, couches, dodo, fatigue et routine ont eu raison de nous…

Les garçons avaient à peine 5 ans quand on s'est séparés.

 

 

 

 

VOUS SANS MOI


Au début de notre séparation, j'avais les garçons un week- end sur deux et un peu pendant les vacances scolaires.

 

J'ai rencontré quelqu'un…

Et la descente aux enfers a commencé.

 

La mère de mes fils ne voulait plus que je les vois. Elle ne supportait pas que je puisse continuer ma vie avec une autre femme. Les conflits ont commencé et rapidement nous n'avions plus aucune communication.

 

J'ai saisi le tribunal une première fois.

Elle a eu un rappel à la loi pour confirmer qu'elle devait me confier les enfants.

 

Pendant quelques mois, çà allait mieux,  j'avais les petits. Et rebelote !

 

Plus rien, pas d'appels, plus d'enfants… Deuxième rappel à la loi…

 

Mais cette fois, je suis seul dans cette épreuve, seul contre tous. Je me bats contre le temps.

Mes fils ont presque dix ans et je ne les vois pas, je ne les connais pas. Pourquoi me priver de les voir?

C'est parce que je suis un artiste ? Un "vaut rien", un demi père ?...

 

Je continue à me battre. J'obtiens une troisième audience devant le juge il y a deux ans.

Les enfants en subissent les conséquences… Dès l'entrée au collège, les garçons sont en échec scolaire et décrochent complètement.

 

Et moi, je suis impuissant face à tous ces évènements. Je sais que cette situation nous fait tous souffrir mais je n'ai pas d'autres choix que de dépendre de la justice…

(c) yesofcorsa.com
(c) yesofcorsa.com
(c) Ekaterina Bolovtsova pour Pexels
(c) Ekaterina Bolovtsova pour Pexels

 

Cette si longue justice…

Et pendant ce temps, je me sens totalement décrédibilisé envers mes fils. 

J'ai appris par la suite que les garçons se sentaient abandonnés. 

 

 

VOUS ET MOI


(c) Pinterest
(c) Pinterest

Les garçons ont presque 15 ans lorsque l'un de mes fils m'appelle au secours pour venir le chercher. Il ne veut plus vivre chez sa mère. Sa vie d'ado était très difficile. En conflit permanent avec sa maman et quasiment en rupture avec l'éducation nationale.

 

La coupe est pleine ! Fuck la justice, je le prends avec moi.

 

Dès son arrivée, branle-bas de combat ! Mon fils change d'établissement et je mets tout en œuvre pour qu'il se sente le mieux possible. Psychologue, éducateurs…

 

Mon deuxième fils préfère alterner entre sa mère, sa petite copine et moi. Mais le dialogue a repris avec lui également.

 

Je m'aperçois très vite que mon fils et moi devons apprendre à nous apprivoiser. Toutes ces années perdues, ce sont des souvenirs a rattraper. Mais, petits pas par petits pas, tout se met en place.

 

Je dépose, encore, un dossier aux affaires familiales et au juge des enfants mais cette fois pour avoir la garde exclusive de mon fils et une pension alimentaire.

Nous n'avons plus qu'à attendre… c'est en cours de jugement.

 

Est-ce que j'ai attendu trop longtemps ?  oui

Est-ce que j'ai abandonné trop vite ?   oui

Est-ce que je regrette ? certainement…

Un père est-il autant pris au sérieux qu'une mère ?

Est-ce le même combat ?

Je ne sais pas... je ne sais plus…

 

Je vis aujourd'hui en essayant de rattraper le temps.

Le temps qu'on m'a volé et qu'on a volé à mes enfants…

 

J'ai envoyé des courriers qui sont toujours sans réponse depuis toutes ces années.

 

Je dois me justifier pour prouver que je ne bois pas et que je ne me drogue pas après une dénonciation douteuse.

         

  Mes fils, c'est mon combat mon Everest.

 

 

 

VOUS AVEC MOI


(c) Pinterest
(c) Pinterest

Pour finir, je voulais vous dire que si je n'étais pas resté fort dans ma tête et si je n'avais pas continué à me battre, il est certain que j'aurais perdu mes enfants.

 

Nous clôturerons par quelques paroles du chanteur Sinik et sa merveilleuse chanson "Cicatrices" :

 

"J'ai deux jolies filles mais je suis séparé, solo quand je marche dans le centre ville.

Mon cœur est cassé, qui va réparer?

Docteur, j'ai le mal de la chambre vide.

Et ceux qui m'entourent peuvent en témoigner.

J'en veux à la Terre, à ses habitants.

Y a que le bon Dieu qui peut éloigner l'amour admirable d'un père à mi-temps.

J'suis pas très bavard mais j'ai l'écriture, à crier ma peine j'ai la voix pétée.

Mon plus beau projet, mes progénitures mais juste les week-end et un mois d'été…''